Tactiques et stratégies aux échecs
Les échecs s’imposent, avec le go, comme l’un des jeux de société les plus exigeants de toute l’histoire de l’humanité. Pourtant, ses règles restent vraiment très faciles à comprendre et à appréhender. C’est que, totalement dénué de la plus petite part de hasard, il offrent une très large gamme de possibilités aux joueurs. Ainsi, pour acquérir un bon niveau, il convient de bien connaître les tactiques et les stratégies de base. Mais, avant toute chose, il faut parfaitement différencier ces deux notions importantes. Ca tombe très bien puisque il s’agit justement du sujet traité à travers les quelques lignes de cette page web.
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Les stratégies : des plans à long terme
Avant de commencer une partie d’échecs, il convient d’organiser un plan de bataille dans notre esprit, de tracer les grandes lignes de la partie et de déterminer le type d’approche que l’on va adopter. Bref, il convient de nous fixer une stratégie. Il s’agit d’avoir une vision à long terme de notre manière de jouer lors du match qui s’annonce.
Les tactiques : des techniques à cours terme
Pour mener à bien la stratégie à long terme que nous nous sommes fixés mais aussi pour répondre sporadiquement aux attaques de notre adversaire, nous devons également utiliser des techniques à cours terme. Bref, il nous faut nous servir de tactiques.
Deux notions différentes mais pourtant indissociables
En conclusion, nous pouvons dire que la stratégie est l’art d’organiser et de conduire une partie d’échecs alors que la tactique représente plutôt l’art de diriger la bataille ou les moyens employés pour réussir à vaincre son adversaire. Donc, la stratégie va plutôt porter sur le côté planification (les grandes lignes générales) alors que la tactique sur le coté opérationnel (la manière de manœuvrer pour obtenir le résultat escompté de la stratégie). Il faut donc toujours garder à l’esprit que ces deux notions sont bien distincts mais que pourtant elles restent totalement indissociables puisqu’il n’existe pas de tactique efficace sans l’élaboration d’une stratégie cohérente et qu’aucun stratégie cohérente ne peut réussir sans la mise en œuvre de tactiques efficaces.
Protéger son roi via le roque
Pour défendre son roi assez efficacement, les règles du jeu d’échecs nous offre une technique très importante à connaître et à utiliser : le roque. On peut tirer partie de 2 types différents : le petit roque et le grand roque.
Le petit roque se révèle sûrement le plus célèbre puisqu’il est à la fois le plus efficace et le plus simple à mettre en place. Il permet de déplacer le roi de deux cases vers la droite et la tour de droite de deux cases vers la gauche.
Le grand roque quant à lui consiste à déplacer le roi de deux cases vers la gauche et la tour de gauche de trois cases vers la droite.
Il convient néanmoins de respecter quelques conditions pour effectuer un petit ou un grand roque :
- aucune pièce ne doit se trouver entre le roi et la tour concernée,
- le roi et la tour ne doivent pas encore avoir bougé,
- aucune de ces deux pièces ne doit être mise en danger via l’exécution du fameux roque.
Un roi au centre de l’échiquier reste vulnérable aux attaques ennemies, surtout si la position est ouverte. Ainsi, il est fortement conseiller de roquer le plus rapidement possible au cours d’une partie.
En règle générale, on conseille le petit roque puisque l’espace séparant le roi du bord de l’échiquier est plus petit. Néanmoins, selon la situation, c’est à vous de déterminer quelle est la meilleure option.
La fourchette
La technique la plus classique que tout joueur d’échecs se doit de mettre en pratique, peu importe son niveau de jeu reste la fourchette. Elle consiste à placer une pièce qui en menace deux en même temps.
Ce type d’attaques multiples se révèle particulièrement intéressant puisqu’elle vous garantit de remporter une pièce au coup suivant, à moins bien sûr que votre adversaire ne parvienne à vous mettre échec.
Au fur et à mesure de votre progression dans le jeu, vous découvrirez d’autres types d’attaques multiples. Néanmoins, pour l’instant, utilisez la fourchette le plus souvent possible. C’est à la fois la plus simple et donc la plus essentielle de toute.
Découvrez ci-dessous deux exemples de fourchette.
Le clouage
Pour immobiliser un certain temps une pièce, il existe une technique intéressante à utiliser, il s’agit du clouage. Cela consiste à mettre en échec une pièce qui ne pourra pas se déplacer sous peine de mettre en position d’échec une pièce plus importante encore.
Dans l’image suivante par exemple le cavalier noir est cloué par le fou. En effet, s’il est déplacé, ce sera alors la dame noire qui sera menacée.
Seules les pièces pouvant se déplacer sur une longue distance, c’est à dire la dame, la tour ou le fou, peuvent être utilisées pour la technique du clouage.
La logique des échecs veut qu’une pièce clouée soit attaquée par le joueur adverse. Ainsi, à travers l’image suivante, le cavalier noir cloué est perdu sous peine de mettre en danger la dame noire.
Les ouvertures
Beaucoup de joueurs d’échecs s’échinent à apprendre par cœur des ouvertures. Si cela peut-être intéressant pour quelqu’un qui dispose déjà d’un bon niveau, c’est plutôt inutile si vous êtes encore débutant. Dans ce cas, vous n’avez qu’à connaître quelques principes de base à suivre en début de partie.
Les principaux conseils à suivre lors des premiers tour de jeu sont :
- garder le contrôle du centre,
- développer les pièces mineures,
- mettre à l’abri le roi,
- ne pas déplacer deux fois la même pièce,
- déplacer les cavaliers avant les fous,
- ne pas bouger sa dame trop tôt.
Bien sûr, il existe également des ouvertes célèbres comme par exemple :
- la sicilienne qui consiste à avancer le petit pion du roi de deux cases pour sortir rapidement la reine et le fou,
- la défense du fou qui consiste à dégager une sortie sur le côté du plateau pour le fou,
- le gambit qui consiste à déplacer de deux cases le pion de la dame protégé par celle-ci,
- le coup du berger qui permet de mettre échec et mat en quelques coups seulement.
Les structures de pions
Un principe primordial aux échecs est de parvenir à garder une bonne structure de pions. Cela se caractérise par :
- la présence de pions doublés,
- un faible nombre d’îlots de pions,
- la présence de pions passés (si possible passés protégés),
- la présence d’une ou de plusieurs chaînes de pions.
D’après la célèbre citation de Philidor, joueur du 18ème siècle qui s’impose comme l’une des premières stars de l’histoire des échecs : « les pions sont l’âme du jeu d’échecs ».
Dans l’image suivante, on peut voir des pions noirs doublés qui garantissent une position moyenne au roi ayant effectué un petit roque.
On constate aussi que les noirs possèdent 4 îlots de pions et que les blancs en ont seulement 2. Le mieux est de posséder le moins d’îlot possible. Les blancs sont donc en meilleure posture, d’autant que les pions de cette couleur forment 2 chaînes ce qui représente une structure forte puisque leurs seul point faible se situe à la base. Cette position doit donc être particulièrement protégée.
A travers l’image suivante, on peut voir un pion passé, c’est à dire que son avancé vers le bout du plateau et donc sa promotion ne peut plus être empêchée par aucun pion de l’autre joueur. On constate aussi que ce fameux pion est protégé par un autre pion, ce qui constitue un atout supplémentaire.
La création d’un avant-poste
De manière mettre toutes les chances de votre côté de remporter une partie, il est bon de créer un avant-poste, c’est à dire une case sur laquelle se logera un cavalier ou un fou difficile à déloger. Pour cela, il faut dénicher une case faible, soit une case proche ou à l’intérieur du camp adverse protégée par un ou deux pions et ne pouvant pas être menacée par les pions de l’autre joueur. Le mieux est de placer sur cet avant-poste une pièce de plus petite valeur que celle des pièces adverses pouvant la menacer.
Dans l’image suivante, le joueur blanc est parvenu à créer deux avant-postes, l’un avec un fou et l’autre avec un cavalier.
Grâce à eux, il possède de sérieux atouts face à son adversaire puisque ce dernier va avoir du mal à faire évoluer ses tours ou son roi sans les exposer à la menace du fou et du cavalier blanc.
Une bonne stratégie aux échecs consiste donc à repérer rapidement les cases faibles de son concurrent et d’établir un plan pour parvenir à placer un avant-poste sur ces cases faibles.